Minceur, stimulation, relaxation, jouvence... le point !

On prête au thé un grand nombre de vertus (réduction du cholestérol, des risques de cancer, du poids, de l'hypertension...), cependant peu d'entre elles sont avérées scientifiquement. Alors, faut-il boire du thé pour sa santé ou uniquement pour son plaisir ?

Théine & Polyphénols

Bien que la théine[1] soit la même molécule que la caféine, leurs effets sur l'organisme différent de par la présence d'autres substances chimiques dans le thé : les polyphénols.

En effet, la théine est captée par les polyphénols qui, eux, sont digérés beaucoup plus lentement que la caféine pure. En d'autres termes, la théine se diffuse dans l'organisme lentement alors que la caféine est absorbée plus rapidement. C'est pourquoi on constate que le thé est moins excitant que le café. On parle plutôt de stimulation pour le thé, puisqu'il agit sur une durée plus longue et moins intense par rapport au café.

Théanine

La théanine est un ingrédient actif du thé qui intéresse les chercheurs car, selon des études préliminaires, elle aurait un effet relaxant sur le système nerveux et un effet stimulant sur le système immunitaire.

Ainsi, plusieurs suppléments de théanine sont proposés sur le marché, mais les données sont encore insuffisantes pour conclure à son efficacité.

Catéchines antioxydantes

Le thé vert contient de la caféine et de nombreuses substances antioxydantes de la famille des catéchines, la principale étant l'EGCG (épigallocatéchine-3-gallate). Une feuille de thé vert déshydratée contient de 0,5 % à 10 % de caféine et de 15 % à 30 % de catéchines parmi lesquelles 50 % à 75 % d'EGCG.

Le thé vert, parce qu'il est moins oxydé, est encore plus riche en catéchines. Il en contient jusqu'à 30 %, tandis que le thé noir n'en contient qu'environ 9 %. Les vertus antioxydantes du thé vert sont donc supérieures à celles du thé noir.

Or les catéchines antioxydantes permettent de réduire le vieillissement des cellules de l'organisme et jouent un rôle protecteur dans la prévention de maladies cardio-vasculaires, du diabète de type 2 et de l'ostéoporose.

Réduction du taux de cholestérol

En 2008, une méta-analyse a conclu que le seul effet significatif du thé vert sur les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires était la réduction du taux de « mauvais cholestérol » (LDL).

Depuis, plusieurs études cliniques ont obtenu des résultats allant dans ce sens. Les doses des études variaient de 1 200 mg à 2 300 mg d'extrait de thé vert ou de 491 mg à 714 mg de catéchines du thé par jour. Il est à noter que des doses inférieures ne semblent pas avoir d'effet sur le taux de cholestérol.

En 2006, faute de preuves scientifiques suffisantes, la Food and Drug administration a refusé une demande d'allégation indiquant que la consommation de thé vert réduisait les risques de maladies cardiovasculaires.

Réduction du poids

Selon une méta-analyse publiée en 2010, le thé vert, plus précisément les catéchines et la caféine qu'il contient, pourrait avoir un effet amaigrissant et aider à contrôler le poids, à condition qu'il soit associé à un régime adapté.

Ainsi, chez des personnes souffrant d'obésité, la consommation quotidienne d'extrait de thé vert contenant de 580 mg à 710 mg de catéchines et de 40 mg à 110 mg de caféine a entraîné une réduction de l'indice de masse corporelle (IMC), du poids et du tour de taille. Si l'effet est significatif, il demeure modeste et nécessite la combinaison des deux substances (catéchines et caféine).

D'autre part, des études ont montré que la prise d'extrait de thé vert augmentait la dépense énergétique et stimulait la dégradation des gras emmagasinés dans l'organisme; des effets qui pourraient contribuer à la perte de poids.

Réduction des risques de cancer

Le rôle potentiel du thé vert dans la prévention du cancer suscite un grand intérêt dans la communauté scientifique. Cet intérêt a d'abord été motivé par des études épidémiologiques suggérant une association entre la consommation de thé vert et la prévention de certains cancers. Par la suite, des études sur des modèles animaux ont montré que les catéchines du thé inhibaient la croissance des cellules cancéreuses d'organes comme le sein, le poumon, l'oesophage, la prostate, le foie, et la peau. Il existe toutefois encore peu d'études cliniques qui permettent de corroborer les effets du thé vert chez l'être humain.

Remarque

En 2005, à la suite d'une demande d'allégation concernant les vertus anticancéreuses du thé vert, la Food and Drug Administration des États-Unis a indiqué qu'il n'existait aucune preuve scientifique d'un effet du thé vert sur les cancers suivants : côlon, rectum, estomac, poumon, pancréas, et ovaires. Pour les cancers du sein et de la prostate, la FDA parvenait à la conclusion que son effet préventif est très improbable.

Réduction de l'hypertension

Le thé vert est utilisé en Médecine traditionnelle chinoise pour traiter l'hypertension.

Des études cliniques montrent qu'il pourrait effectivement réduire la pression artérielle de personnes souffrant d'obésité. Cet effet a aussi été montré plus récemment chez des personnes en bonne santé.

Par contre, deux méta-analyses sont en contradiction avec ces résultats et indiquent que le thé vert serait inefficace dans le traitement de l'hypertension.